Indicateur : 2.3.1
0.a. Objectif
Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable
0.b. Cible
Cible 2.3 : D'ici 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier des femmes, des populations autochtones, des agriculteurs familiaux, des éleveurs et des pêcheurs, notamment grâce à un accès sûr et égal à la terre, aux autres ressources productives et aux intrants, aux connaissances, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités de création de valeur ajoutée et d'emplois non agricoles
0.c. Indicateur
Indicateur 2.3.1 : Volume de production selon l'unité de travail et selon la catégorie de taille d’entreprise agricole / pastorale / forestière
0.d. Série
Productivité des petits producteurs alimentaires (production agricole par jour de travail, PPA) (dollar international constant de 2011) (série primaire)
Productivité des grands producteurs alimentaires (production agricole par jour de travail, PPA) (dollar international constant de 2011) (série complémentaire)
0.e. Mise à jour des métadonnées
2022-03-31
0.f. Indicateurs connexes
Indicateur des ODD 2.3.2
0.g. Organisation(s) internationale(s) responsable(s) de la surveillance mondiale
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
1.a. Organisation
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
2.a. Définition et concepts
Définition :
Volume de la production agricole des petits producteurs alimentaires dans les activités agricoles, d’élevage, de pêche et forestières par nombre de jours travaillés. L’indicateur est calculé comme un ratio de la production annuelle sur le nombre de jours ouvrables au cours d’une année. Comme on désigne l’indicateur comme un ensemble d’unités de production – celles d’une petite échelle –, le dénominateur doit résumer les informations sur l’ensemble de la production entreprise dans chaque unité. Cela nécessite que les volumes de production soient déclarés en chiffre commun, étant donné qu’il est impossible de résumer les unités physiques. Le numéraire le plus pratique pour agréger les produits dans le numérateur est un vecteur de prix constants. Lorsqu’elles sont mesurées à différents moments dans le temps, comme l’exige le suivi des indicateurs des ODD, les variations des valeurs constantes représentent des variations de volume agrégées.
La FAO propose de définir les petits producteurs alimentaires comme des producteurs qui :
- exploitent une quantité de terres se situant dans les deux premiers quintiles (les 40 % inférieurs) de la répartition cumulative de la superficie des terres au niveau national (mesurée en hectares); et qui
- exploitent un certain nombre de têtes de bétail se situant dans les deux premiers quintiles (les 40 % inférieurs) de la répartition cumulative du nombre de têtes de bétail par unité de production au niveau national (mesuré en unités de bétail tropical – UBT); et qui
- obtiennent un revenu économique annuel provenant des activités agricoles se situant dans les deux premiers quintiles (les 40 % inférieurs) de la distribution cumulative des revenus économiques provenant des activités agricoles par unité de production au niveau national (mesuré en dollars de parité de pouvoir d’achat) ne dépassant pas 34 387 dollars de parité de pouvoir d’achat.
Concepts :
Les concepts suivants sont adoptés pour le calcul des indicateurs 2.3.1 :
- Les petits producteurs alimentaires sont définis comme ceux qui se trouvent dans l’intersection des 40 % inférieurs de la distribution cumulative des terres, du bétail et des revenus.
- Les unités de bétail tropical sont une échelle de conversion utilisée pour la normalisation et la mesure du nombre de têtes de bétail. Une UBT est l’équivalent en poids métabolique d’un bovin en Amérique du Nord. La liste complète des facteurs de conversion se trouve dans les Lignes directrices pour la préparation des examens du secteur de l’élevage
- Le concept de productivité est normalisé par le Manuel de mesure de la productivité de l’OCDE. Cela définit la productivité comme « un rapport entre une mesure en volume des extrants et une mesure en volume de l’utilisation des intrants ». Vous trouverez de plus amples renseignements sur les définitions possibles dans (en anglais) « Productivity and Efficiency Measurement in Agriculture: Literature Review and Gaps Analysis ».
2.b. Unité de mesure
PPA constante $ US 2011.
2.c. Classifications
Sans objet
3.a. Sources de données
Étant donné que l’indicateur 2.3.1 est mesuré à partir d'une population cible de producteurs – considérés comme de petits producteurs, la source de données idéale pour le mesurer est une enquête unique qui recueille toutes les informations requises en référence aux unités de production individuelles. La source de données la plus appropriée pour la collecte d’informations sur le volume total de la production agricole et sur la main-d’œuvre adoptée dans l’exploitation agricole serait les enquêtes agricoles. D’autres possibilités à explorer en l’absence d’enquêtes agricoles sont les suivantes :
- enquêtes auprès des ménages intégrées à un module agricole,
- recensements agricoles,
- données administratives.
3.b. Méthode de collecte des données
La population cible de l'indicateur 2.3.1. est constituée des petits producteurs pour lesquels les meilleures sources de données sont les enquêtes agricoles. Celles-ci contiennent des informations sur la production agricole, les variables économiques et la main d'oeuvre. Toutefois, les enquêtes agricoles ne sont pas menées de manière systématique, de sorte qu'elles peuvent être dispersées sur de longues périodes. La FAO encourage le projet d'enquêtes agricoles intégrées (« AGRIS ») qui recueille des données sur une base annuelle pour différents modules, p. ex., la production agricole.
Actuellement, l'indicateur est produit principalement à l'aide de l'étude sur la mesure du niveau de vie (LSMS) de la Banque mondiale. Certains pays disposent d'une enquête intégrée sur l'agriculture (LSMS-ISA). Ces enquêtes comprennent des informations telles que la taille des exploitations, la désagrégation par zones géographiques, le type d'activités et le type de ménages, la valeur de la production, la valeur des coûts de production et le nombre d'heures de travail dans les différentes activités. Ces enquêtes disposent de données pertinentes pour le calcul des indicateurs.
La FAO, tout comme la Banque mondiale et le FIDA, compile des indicateurs harmonisés des moyens de subsistance en milieu rural à partir d'informations provenant de microdonnées au niveau des ménages, du projet LSMS et de d'autres enquêtes auprès des ménages disponibles publiquement de l'initiative RuLIS (« Rural Livelihoods Information System ») qui comprend des indicateurs ventilés par sexe, zones rurales, zones urbaines, quintiles de revenus et pourcentage de revenu provenant de l'agriculture.
Certains des ensembles de données utilisés pour calculer l'indicateur 2.3.1. peuvent être consultés à l'annexe 1 du document (en anglais) « Methodology for Computing and Monitoring the Sustainable Development Goal Indicators 2.3.1 and 2.3.2 » disponible à l'adresse http://www.fao.org/3/ca3043en/CA3043EN.pdf et à l'annexe 1 du document (en anglais) « Rural Livelihoods Information System (RuLIS). Technical notes on concepts and definitions used for the indicators derived from household surveys » disponible à l'adresse http://www.fao.org/3/ca2813en/CA2813EN.pdf.
3.c. Calendrier de collecte des données
Le calendrier de collecte des données dépend de la fréquence des enquêtes nécessaires au calcul des indicateurs. La FAO collabore avec les pays pour inclure les questions nécessaires pour mesurer l’indicateur dans leurs enquêtes nationales existantes, c’est-à-dire les enquêtes auprès des ménages, les enquêtes agricoles et les recensements par le biais d’activités de renforcement des capacités aux niveaux national et régional et en offrant l’assistance technique nécessaire pour calculer l’indicateur.
3.d. Calendrier de diffusion des données
La diffusion des données dépend fortement de la fréquence des enquêtes nécessaires pour calculer les indicateurs.
3.e. Fournisseurs de données
Les bureaux nationaux de statistique ou autres institutions impliquées dans les enquêtes agricoles, telles que les bureaux de statistique spécialisés du ministère de l'Agriculture.
3.f. Compilateurs des données
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
3.g. Mandat institutionnel
L'article I de l'Acte constitutif de la FAO stipule que l'Organisation recueille, analyse, interprète et diffuse des informations relatives à la nutrition, à l'alimentation et à l'agriculture http://www.fao.org/3/K8024F/K8024F.pdf.
4.a. Justification
Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 a souligné l'importance d'améliorer la productivité des petits producteurs alimentaires, car ces derniers jouent un rôle important dans la production alimentaire mondiale. L'indicateur suit les progrès dans ce domaine, l'objectif étant de doubler la productivité d'ici 2030.
L'amélioration de la productivité du travail chez les petits producteurs a également des répercussions sur la réduction de la pauvreté, car les petits producteurs alimentaires sont souvent pauvres, et se trouvent souvent proches des conditions de subsistance.
4.b. Commentaires et limites
Compte tenu de la méthodologie approuvée, le calcul de l'indicateur nécessite des microdonnées d'enquête recueillies au niveau de l'exploitation sur un large éventail de variables – y compris tous les éléments permettant de calculer les revenus et les coûts de l'entreprise, ainsi que la main-d'œuvre et la disponibilité des terres et du bétail – pour la même unité de production. Ce type d'enquêtes est rarement fait au niveau national. Pour cette raison, la disponibilité des données pour cet indicateur est tout à fait limitée. Dans certains pays, les données peuvent être obtenues à partir d'enquêtes sur les ménages qui fournissent des détails sur la production agricole. Ces sources de données doivent être considérées comme une solution de second choix, étant donné que leur échantillonnage est axé sur les ménages et non sur les unités de production alimentaire. Bien que dans de nombreux pays, il existe un degré considérable de chevauchement entre la population des producteurs alimentaires et celle des ménages, il s'agit toujours d'un chevauchement partiel, ce qui peut nuire à la précision du calcul.
4.c. Méthode de calcul
Méthode de calcul :
où :
est le volume physique du produit agricole i vendu par le petit producteur alimentaire j au cours de l'année t;
est le prix de vente constant reçu par le petit producteur alimentaire j au cours de la même année t;
est le nombre de jours de travail utilisés par le petit producteur alimentaire j au cours de l'année t;
est le nombre de petits producteurs alimentaires.
Comme l'indicateur se réfère à un ensemble d'unités de production, les « petits producteurs », le dénominateur doit résumer les informations sur l'ensemble de la production entreprise dans chaque unité. Cela exige que les volumes de production soient rapportés dans un numéraire commun, étant donné qu'il est impossible d'additionner les unités physiques. Le numéraire le plus pratique pour agréger les produits au numérateur est un vecteur de prix constants. Lorsqu'elles sont mesurées à différents moments, comme l'exige le suivi des indicateurs des ODD, les variations des valeurs constantes représentent des variations de volume agrégées.
4.d. Validation
La FAO est chargée de vérifier les syntaxes utilisées dans le calcul de l’indicateur ainsi que les questions.
4.e. Ajustements
La productivité des petits producteurs alimentaires par jour de travail dans l'ensemble de données est en unités monétaires locales (UML (LCU)). Pour chaque pays et chaque année, la valeur de la production en UML doit être convertie en PPA 2011 USD. Le processus consiste d'abord à tenir compte de l'inflation dans la monnaie, pour laquelle l'indice des prix à la consommation (IPC) de chaque pays est utilisé; une fois déflaté, il est converti en PPA 2011 USD, ce qui permet une norme homogène de l'indicateur. L'ODD 2.3 se concentre non seulement sur les petits exploitants agricoles, mais aussi sur les femmes et les personnes ayant un statut autochtone. L’indicateur (qui se situe au niveau du ménage) est ensuite calculé et ventilé par sexe du chef de ménage ou du producteur (selon qu’une enquête auprès du ménage ou une enquête agricole a été utilisée), c’est-à-dire si le chef de ménage ou le producteur est une femme ou un homme.
4.f. Traitement des valeurs manquantes (i) au niveau national et (ii) au niveau régional
- Au niveau national :
Les variables utilisées dans le calcul sont sujettes à la détection de valeurs aberrantes, par le biais d’écarts absolus médians et d’autres approches, au cas par cas.
- Aux niveaux régional et mondial :
Aucune imputation des données n’est faite aux niveaux régional et mondial.
4.g. Agrégations régionales
Aucun agrégat régional ou mondial ne peut être calculé, étant donné la disponibilité limitée des données.
4.h. Méthodes et instructions à la disposition des pays pour la compilation des données au niveau national
Les pays peuvent s’appuyer sur le document méthodologique (en anglais) disponible à l’adresse http://www.fao.org/3/ca3043en/ca3043en.pdf et sur l’apprentissage en ligne (en anglais) disponible à l’adresse https://elearning.fao.org/course/view.php?id=483.
4.i. Gestion de la qualité
Un contrôle logique et arithmétique des données déclarées est effectué.
4.j. Assurance de la qualité
Les microdonnées des enquêtes utilisées dans le calcul sont accessibles au public, de sorte que leur qualité incombe aux producteurs. La qualité du calcul a été vérifiée auprès d'un certain nombre de collègues et de deux examinateurs indépendants du projet RuLIS.
4.k. Évaluation de la qualité
Une évaluation qualitative a été effectuée sur les estimations finales de l’indicateur, qui ont été mises à jour cette année et comparées aux résultats de 2019. Les facteurs de conversion en PPA sont extraits de la Banque mondiale et sont constamment mis à jour, ce qui entraîne une modification des facteurs de conversion et donc une légère modification des résultats de l’indicateur 2.3.1. de 2019 à 2021.
Certains pays ont des données qui doivent être évaluées encore plus, soit par des contrôles sur les données brutes et / ou le traitement des données par l’équipe du RuLIS.
5. Disponibilité des données et désagrégation
Disponibilité des données :
Les données sont disponibles pour plus de 40 pays, dont les 27 pays de l’UE, 12 pays d’Afrique et deux pays d’Asie et des Amériques.
Séries chronologiques :
D'ici 2030.
Désagrégation :
L'indicateur 2.3.1 doit être désagrégé par classes de taille d'entreprise agricole/pastorale/forestière. La cible de l'ODD global 2.3 exige que l'on se concentre spécifiquement sur les femmes, les peuples autochtones, les agriculteurs familiaux, les pasteurs et les pêcheurs. Pour cette raison, l'indicateur doit être ventilé par sexe, par type d'entreprise et par communauté de référence.
6. Comparabilité / Dérogation des normes internationales
Sources des divergences :
Sans objet
7. Références et documentation
- Note sur le document « Methodology for Computing and Monitoring the sustainable Development Goal Indicator 2.3.1 and 2.3.2 » (en anglais), Bureau du statisticien en chef et Division de la statistique, FAO, Rome https://www.fao.org/publications/card/en/c/CA3043EN/
- « Defining Small Scale Food producers to Monitor Target 2.3 of the 2030 Agenda for Sustainable Development ». Document de travail (en anglais) de la Division de la statistique de la FAO disponible à l’adresse http://www.fao.org/3/a-i6858e.pdf